Autonomie
Cinq questions à Romain Sibille
N°627 Novembre - Décembre 2025
Quels leviers financiers en appui à la transformation de l’offre ?
Face à l’évolution des besoins d’accompagnement des personnes vieillissantes ou en situation de handicap, le secteur s’adapte, tant au niveau de la nature des solutions proposées que des financements associés.
26/11/25
Quelles sont les principales transformations du secteur ces dernières années ?
En quoi cela impacte-t-il le modèle économique des ESMS ? Plusieurs évolutions marquantes sont à noter, qui peuvent être abordées sous deux angles : les besoins d’une part, l’offre d’autre part. Ainsi, le vieillissement de la population, s’il est antérieur à l’entrée de la génération « baby-boom » dans le grand âge, avec 7 millions de 75 ans et plus en 2024 contre 6 millions en 2010, entre désormais dans une trajectoire très dynamique. Parallèlement, nous observons un doublement du nombre de bénéficiaires de la prestation de compensation du handicap (PCH) sur les 10 dernières années (407 000 aujourd’hui). D’autre part, les aspirations des personnes changent et les financements alloués au secteur doivent répondre, tant aux évolutions quantitatives, que qualitatives des besoins. Les récentes stratégies de financement de développement de l’offre visent à répondre à ces enjeux, notamment à travers les leviers suivants :
- développer l’offre, en favorisant l’inclusion et l’approche domiciliaire. Parmi les plans récents sont à noter 400 millions d’euros pour la création de 25 000 places supplémentaires en services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) 1 d’ici 2030, et 200 millions d’euros pour la création de 500 centres de ressources territoriaux (CRT). Dans le champ du handicap, cette approche se traduit par le développement de nouveaux modes d’accompagnement permettant l’inclusion dans ce que l’on appelle le « milieu ordinaire », scolarisation, emploi ou logement, notamment financés via la stratégie « 50 000 solutions » issue de la Conférence du handicap 2023 (1,5 milliard d’euros) ;
- renforcer l’équité territoriale. C’est notamment dans cette logique qu’ont été répartis les crédits de la stratégie « 50 000 solutions », en favorisant les territoires les moins équipés au regard des besoins ;
- améliorer l’attractivité des métiers, car financer une nouvelle offre n’a de sens que si des professionnels qualifiés sont prêts à travailler dans le secteur. D’importantes mesures de revalorisations salariales ont été mises en oeuvre ces dernières années ;
- adapter les structures existantes et développer des solutions innovantes. L’approche domiciliaire, c’est aussi transformer les établissements pour y être « comme chez soi ». Cette orientation traverse l’ensemble des plans d’aide à l’investissement récents, avec pour objectif de favoriser le développement de nouvelles formes d’habitat ou de moderniser l’offre.
En parallèle des financements dédiés aux grandes stratégies de développement et de transformation de l’offre, les modèles de financement des structures doivent également s’adapter, afin d’être cohérents avec l’évolution l’activité des ESMS, et incitatifs à la transformation de l’offre et à l’amélioration de la qualité.
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