Édito

N°614 Septembre - Octobre 2023

Agir en responsabilités

Il « n’y a pas une, mais plusieurs formes de responsabilités, ces dernières étant indissociables des notions de liberté, pouvoir et exemplarité ». Telle est l’analyse de Xavier Pavie, professeur à l’ESSEC Business School et directeur de programme au Collège international de philosophie, partagée lors de nos dernières universités d’été, centrées sur le thème des responsabilités en santé.

Agir en responsabilités, c’est transformer, oser, innover, aussi bien au niveau national que dans les territoires. En cet automne, plusieurs avancées sont à saluer, à l’instar des annonces de la Première ministre sur la revalorisation des gardes et du travail de nuit, des dimanches et des jours fériés, mesures étendues aux professionnels des Ehpad de la fonction publique hospitalière par la ministre des Solidarités et des Familles. Ces signaux positifs ne doivent pas faire oublier les autres enjeux du moment. Il y a urgence à mener les réformes nécessaires pour assurer la résilience de notre système de santé comme, par exemple, le meilleur partage de la permanence des soins et une responsabilité territoriale et populationnelle renforcée. La définition d’un cadre pluriannuel des financements, pour une maîtrise des dépenses plus pertinente et pour la préservation du service public, s’impose.

Le contexte budgétaire de nos établissements n’a jamais été aussi alarmant, avec un déficit structurel des hôpitaux publics qui atteint un milliard d’euros en 2022 et pourrait s’aggraver en 2023, si le PLFSS pour 2024 ne prévoit pas les financements nécessaires. En parallèle, 77,5 % des Ehpad publics sont en déficit.

À ce propos, notre conseil d’administration a adopté le 20 septembre une motion alertant les pouvoirs publics sur la nécessité d’agir pour préserver, sur le plan budgétaire, la capacité de rebond des établissements publics. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le PLFSS pour 2024 nous inquiète vivement. Le financement d’une partie importante des coûts liés à l’inflation ou aux revalorisations salariales ne semble pas, à ce stade, prévus dans les Ondam 2023 et 2024. Le PLFSS sera examiné par l’Assemblée nationale et le Sénat pendant plusieurs semaines. Nous plaçons notre confiance dans le débat parlementaire pour améliorer fortement le texte et conduire le Gouvernement à apporter les financements nécessaires. Il en va de l’avenir des établissements publics, dans l’intérêt de la population

Arnaud ROBINET Président Fédération hospitalière de France
Zaynab riet Déléguée générale Fédération hospitalière de France

 


16/10/23