Besoins croissants en radionucléides – Un enjeu stratégique pour la médecine nucléaire

Née dans les années 1940 avec les premières utilisations de l’iode radioactif, la médecine nucléaire n’a cessé d’évoluer et occupe aujourd’hui une place importante dans le diagnostic et dans la prise en charge thérapeutique de nombreuses pathologies. En imagerie, les techniques de tomoscintigraphie (SPECT) et de tomographie par émission de positons (TEP) permettent de détecter, localiser et caractériser très précocement des anomalies métaboliques ou fonctionnelles dans de nombreuses aires pathologiques telles que l’oncologie (stadification, bilan d’extension, phénotypage tumoral…), la neurologie (maladie neurodégénérative…) ou la cardiologie (perfusion, viabilité…).

En thérapie, la radiothérapie interne vectorisée (RIV), qui repose sur l’administration ciblée de radionucléides couplés à des vecteurs pharmacologiques, permet de délivrer la radioactivité au coeur des cellules tumorales tout en épargnant les tissus sains. Les radionucléides d’intérêt médical sont actuellement produits via deux filières principales : les accélérateurs de particules de type cyclotrons et les réacteurs à neutrons qui permettent soit de fragmenter des atomes lourds (on parle alors de fission), soit de rendre radioactifs des atomes stables en les exposant à des neutrons (on parle d’activation neutronique).