Réflexions hospitalières
N°613 Juillet - Août 2023
Équipes médico-soignantes et bénévoles – Un partenariat du sens au bénéfice des patients et de leurs proches
Du volontariat au bénévolat, de la charité à la formation1, chaque acteur de la prise en charge permet au patient de retrouver son équilibre afin de continuer à exister jusqu’au bout de sa guérison, dans la continuité de sa maladie ou jusqu’au bout de sa vie. Alors que les bénévoles, avec les directeurs des soins, sont appelés à travailler à leur juste place dans la filière de prise en charge, le rôle de chacun évolue, en intra comme en extrahospitalier. Ne devra-t-il pas s’élargir au soutien de visites, d’accompagnement et d’activités pour les patients retournant à domicile ? Quelle articulation avec l’essor de nouveaux métiers du soin ? Les métiers du soin et de l’accompagnement, dans les épisodes que traverse le malade, tentent d’apporter des réponses à l’évolution du partenariat entre les équipes médico-soignantes et les bénévoles. Regard d’une directrice des soins.
16/08/23
Une étude de l’Institut de recherche et d’information sur le volontariat2 proposait en 1974 une définition du bénévolat- volontariat assortie de cinq conditions : « Le bénévole ou le volontaire est celui qui s’engage (notion d’engagement), de son plein gré (notion de liberté), de manière désintéressée (notion d’acte sans but lucratif), dans une action organisée (notion de groupe d’appartenance à une structure), au service de la communauté (notion d’intérêt commun). » L’altruisme tient ici une place prépondérante. L’ensemble des démarches entreprises dans l’espace associatif s’inscrit dans une dimension éthique où la prise en compte de l’autre, avec ses valeurs, comme nous pourrions l’envisager dans une approche communautaire, est à considérer3.
D’aussi loin que mon souvenir professionnel porte, croiser des bénévoles à l’hôpital fait partie du paysage du professionnel de santé. Leur représentation et leur rôle ont toutefois fortement évolué. Les textes qui régissent leur intervention, de la loi de 1901 en passant par les ordonnances de 1996 jusqu’à la loi du 4 mars 2002, montrent la volonté d’intégrer l’usager comme acteur du système de santé, tout en encadrant le modèle4. Pour exemple, la législation positionne le coordinateur général des soins en président de la commission des soins de rééducation et médico-technique (CSIRMT).
Au sein de cette commission qui participe au pilotage de la politique médico-soignante et réfléchit aux pratiques soignantes, la plupart des présidents de CSIRMT ont souhaité intégrer un représentant des usagers, personne qualifiée engagée dans une association de bénévoles. La parole de l’usager apporte en effet des éléments d’éclairage précieux s’agissant du vécu et du ressenti du patient, dans une instance où l’on pilote, échange, travaille sur les pratiques de soins et les situations organisationnelles de prise en charge. La dimension sociale du patient, son vécu de malade, la perspective du retour à sa vie quotidienne, l’accompagnement des proches : cet ensemble fait partie du pilotage assuré par les directeurs des soins, responsable de la qualité de prise en charge pour ce qui relève des pratiques paramédicales. Quelle place pour le bénévole dans ce pilotage ? Quelles pistes développer ?
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