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UNIVERSITÉS D’ÉTÉ

N°626 Septembre - Octobre 2025

L’hôpital, une chance pour l’IA

Le 3 septembre se sont tenues les universités d’été 2025 de la Fédération hospitalière de France sur le thème: «L’IA en santé: qui est le maître ? » En ouverture, Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, rappelle l’évidence : « Les hôpitaux sont au cœur de cette révolution numérique, principales sources des données de santé, carburant de l’IA. » Une IA qui « fascine, inquiète. Et doit être abordée avec pragmatisme et responsabilité », pose Arnaud Robinet, président de la FHF. Pour cela, la commission IA de la FHF, créée en avril, dévoile les résultats inédits du premier baromètre national sur l’usage de l’IA dans les hôpitaux publics.


26/09/25

Livret « L’IA en santé : qui est le maître ? » édité par la FHF à l’occasion de ses universités d’été 2025, et remis le 3 septembre 2025 par son président, Arnaud Robinet, à Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins.

 

Mais qu’est-ce que l’IA ? « Ce ne sont que des outils. Vous êtes les experts », rappelle Luc Julia, expert en IA et directeur scientifique chez Renault Group. Des outils à manipuler avec précaution, car risquant de « devenir rapidement très addictifs et de complexifier les relations humaines », analyse le Pr Gaillard, chef du pôle hospitalo-universitaire de psychiatrie et addictologie du GHU Paris psychiatrie & neurosciences.

« Serons-nous capables de conserver notre liberté de choix ? », interroge Zaynab Riet, déléguée générale de la FHF. Face aux enjeux de souveraineté numérique, ou, dit autrement, « de la maîtrise des dépendances », précise Guillaume Poupard, codirecteur du Conseil national de l’IA et du numérique, la DNS mise sur l’apprentissage partagé, la CNIL intègre l’IA dans son plan stratégique 2025-2028 et la HAS développe de nouveaux cadres d’évaluation, partagent respectivement Hela Ghariani, coresponsable du numérique en santé à la DNS, Thomas Dautieu, directeur de l’accompagnement juridique à la CNIL, et Jean Lessi, DG de la HAS. Sans oublier «la nécessaire acculturation aux risques au sein des établissements», insiste Anne Ferrer, DG du CHU de Montpellier.

Dans un contexte où les applications de l’IA ne cessent de se complexifier, nous avons plus que jamais besoin d’une « IA réplicable, traçable, éthique, s’appuyant sur des données fiables et interopérables », pointe Marie-Claude Charles, directrice des investissements data, confiance numérique & IA à la Caisse des dépôts. La clé ? « La connexion entre les soignants, qui expriment les besoins, et les chercheurs et startups, qui proposent des solutions à ces besoins », soutient le Pr Tesnière, DG de PariSanté Campus.

Des transformations qui doivent être accompagnées par un cadrage éthique, institutionnel, des évaluations médico-économiques, des expérimentations en vie réelle, des formations adaptées et un dialogue renforcé, soulignent Gérard Raymond, président de France Assos Santé, Monique Sorrentino, présidente de la commission des systèmes d’information et esanté de la Conférence des DG de CHRU, Clément Triballeau, directeur du pôle Politique sociale du CHU d’Angers, et le Pr Vuiblet, directeur de l’Institut d’intelligence artificielle en santé, intervenants de la table ronde animée par Rodolphe Soulié, responsable du pôle RHH à la FHF.

En conclusion, si l’IA porte de nombreuses promesses, les questions des usages, de la souveraineté et de la soutenabilité sont incontournables. En attendant les premières conclusions de la commission FHF IA, trois mesures peuvent être mises en œuvre dès à présent par les établissements : « Réaliser un diagnostic de maturité numérique; investir massivement dans la formation des équipes ; s’inscrire dans les appels à manifestations d’intérêt de l’État », partage Laurent Pierre, conseiller numérique en santé à la FHF.

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