Innovation & Numérique
IA, ENTRE OPPORTUNITÉS ET MENACES
N°617 Mars - Avril 2024
L’IA au CHU d’Angers – Identifier les besoins et calibrer les usages
À l’instar des pionniers de la Renaissance qui, armés de la boussole et du sextant, redéfinirent les contours du monde connu, l’hôpital s’apprête à naviguer dans les eaux inexplorées de la médecine, du soin et de la recherche augmentée par l’IA. Bien que cette traversée emporte avec elle la promesse de repousser les limites de notre capacité à repérer, prévenir, diagnostiquer et mieux traiter les maladies, elle implique de cartographier notre itinéraire de navigation et de former l’équipage à manoeuvrer habilement dans ce courant que rien ne semble pouvoir endiguer.
15/04/24
La kyrielle d’articles relatifs au développement croissant d’outils reposant sur des modèles créés ou entraînés par de l’intelligence artificielle (IA), est symptomatique de l’engouement de la société pour une technologie qui, bien qu’ancienne, a récemment permis de toucher, par le biais d’Internet et de la révolution de l’apprentissage profond, un public plus large et autonome dans son usage. Si le secteur de la santé, et l’hôpital public en particulier, n’échappe pas à la dynamique à l’oeuvre, il semble encore tâtonner dans cet environnement à la fois mouvant et foisonnant. Le centre hospitalier universitaire (CHU) d’Angers est régulièrement sollicité par des entreprises – de la start-up à la multinationale proposant des outils d’IA censés répondre à des besoins qui n’ont pas nécessairement été exprimés initialement par ses agents.
Ainsi, aux questions posées à l’ensemble des chefs de service du CHU d’Angers (auxquelles 75 % d’entre eux ont répondu) :
• Utilisez-vous des logiciels d’IA en pratique clinique ?
• Souhaiteriez-vous développer cette pratique ? Les réponses ont été respectivement «non» à 95 % et «oui » à 68 %. Les champs applicatifs sont en effet connus de nos hospitaliers : solutions d’aide au diagnostic, à la prédiction de risque, à l’assistance opératoire, à la surveillance des patients, à l’analyse de l’activité ou encore au développement de cohortes synthétiques dans des bras de contrôle virtuels pour des études de phase 3. De ces différents cas d’usage peuvent être retirés des bénéfices significatifs encore sous-estimés, au premier rang desquels le gain de temps permis par l’automatisation de tâches avec, non loin derrière, l’économie de moyens et la sécurisation de pratiques et de processus complexes.
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