Réflexions hospitalières
N°624 Mai - Juin 2025
L’imagerie médicale, d’hier à demain
Depuis peu chef du service d’imagerie médicale de l’Institut Curie Saint-Cloud, ancien chef du service de radiologie de l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP), spécialiste reconnu de l’imagerie par résonance magnétique (IRM), radiologue depuis plus de 30 ans et auteur de nombreux guides d’interprétation, le Pr Lionel Arrivé revient, à l’occasion de son changement d’établissement, sur l’évolution de la radiologie depuis le début de sa carrière et les perspectives d’évolution du secteur.
11/06/25
La radiologie est probablement la discipline médicale qui a le plus changé ces 40 dernières années. Lors de mon premier semestre d’interne en radiologie, à l’Hôtel-Dieu, il n’y avait ni scanner, ni IRM, ni échographe. C’était en 1982, juste après mon service national aux Antilles, où exerçait par ailleurs un radiologue découvrant pour la toute première fois l’échographie. À l’époque, le métier de radiologue reposait sur des radiographies standards, de la radiologie vasculaire et des examens barytés. Les artériographies pour rechercher des métastases hépatiques étaient encore monnaie courante, bien que très invasives et avec une performance très mauvaise. Les années 80 étaient l’embryologie de la radiologie. L’échographie est née assez rapidement, tandis que le scanner ne pouvait encore étudier que la tête.
Le scanner corps entier est apparu à peu près en même temps que l’IRM, quelques années plus tard. En dehors des radiographies du thorax et des radiographies osseuses standards que nous continuons à interpréter, tout le reste a changé. À ses débuts, l’IRM était assez complexe dans son fonctionnement et la longue expérience de certains professeurs ne leur était d’aucune aide. Pour comprendre, il valait mieux avoir en tête les récentes connaissances enseignées au lycée qu’être proche de la retraite. Les malades étaient envoyés à Buc, où la Compagnie générale de radiologie (CGR) 1 avait installé une usine et testait ses premières IRM. Le premier livre paru en français sur le sujet a été ma thèse 2, faisant de moi un des spécialistes de l’IRM alors que j’étais encore interne.
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