Le Cahier TH
N°614 Septembre - Octobre 2023
Optimisation des pratiques en anatomopathologie – Des opportunités économiques et écologiques
Face à l’accroissement récent de l’activité en anatomocytologie (ACP), de nombreux laboratoires publics ou privés ont mis en place des analyses systématiques « de première intention » sur certains échantillons, dans une optique de gain de temps et d’aide au diagnostic. Mais quels sont l’apport et le coût réel de ces techniques ? Leur utilisation pourrait-elle être optimisée en vue de contribuer à la transition écologique en santé ? C’est l’objet de l’étude Rapiat (Revue et analyse de la pertinence des investigations anatomo-cyto-pathologiques techniques), menée dans le service d’ACP du CHU de Bordeaux sur la période 2018-2022.
16/10/23
L’anatomocytopathologie (ACP) se consacre à l’examen microscopique des tissus et cellules, jouant un rôle crucial dans les diagnostics de diverses pathologies, dont le cancer. En France, les services d’ACP sont présents dans le secteur public (CHU, CH), dans le secteur privé à but non lucratif (centres de lutte contre le cancer [CLCC] et établissements de santé privé d’intérêt collectif [Espic]), et dans le secteur privé à but lucratif (structures libérales). Ces services traitent divers échantillons, notamment des prélèvements liquides, des biopsies et des pièces opératoires d’organes. Chaque échantillon suit un processus minutieux mêlant étapes manuelles et étapes automatisées pour produire des coupes colorées analysées par les médecins pathologistes. Ces analyses sont consignées dans des comptes-rendus transmis aux prescripteurs. Parfois, des techniques complémentaires (colorations spéciales ou immunohistochimie par exemple) sont demandées en deuxième intention afin d’affiner le diagnostic.
Face à l’accroissement de l’activité en ACP et à la pénurie médicale, de nombreux laboratoires, qu’ils soient publics ou privés, ont introduit dans les années 1990-2000, de façon systématique, des techniques complémentaires dites de « première intention » pour certains échantillons, ciblés dès leur enregistrement, du fait soit d’un volume important, soit d’une urgence diagnostique. Au CHU de Bordeaux, vingt et une techniques systématiques étaient en place en 2019, essentiellement sur des prélèvements biopsiques (gastriques, cutanés, rénaux…), représentant environ 12 000 techniques systématiques sur 111 000 techniques annuelles (11 %). Mais le coût de ces techniques, à la fois économique et environnemental, est souvent sous-estimé. En 2019, le service d’ACP du CHU de Bordeaux, sous la direction du Pr Béatrice Vergier, a entrepris l’étude Rapiat pour évaluer le coût et la pertinence diagnostique de ces nouvelles approches, en vue d’une utilisation optimisée de ces techniques.
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