Réflexions hospitalières

N°619 Juillet - Août 2024

Optimiser la gestion biomédicale en Afrique – Deux formations internationales pour relever le défi

Depuis 2019, les actions de coopération visant à améliorer la maintenance des équipements médicaux dans les hôpitaux des pays du Sud font partie des axes thématiques priorisés par la FHF à travers le projet Réseaux et partenariats hospitaliers (PRPH 3), financé par l’Agence française de développement (AFD). Parmi les initiatives soutenues figure l’organisation de deux formations collectives pour des techniciens de maintenance biomédicale et des ingénieurs biomédicaux issus d’hôpitaux membres du Réseau des hôpitaux d’Afrique, de l’Océan indien et des Caraïbes (RESHAOC), organisées par le RESHAOC et l’ONG Humatem.

Nathalie Cartier Cheffe de projet, PRPH 3, FHF
Emilie Durand Chargée de projets de coopération, ONG Humatem
Khadidiatou Sarr Kébé Présidente du RESHAOC
Pr Dieu donné Gnonlonfoun Secrétaire exécutif du RESHAOC


14/08/24

Pour Mme Sarr Kébé, présidente du RESHAOC « renforcer la formation des professionnels biomédicaux est un besoin partagé par tous les pays africains ». Les difficultés rencontrées par les hôpitaux des pays d’Afrique en matière d’acquisition et de gestion des équipements médicaux sont multiples, alors qu’il s’agit d’une condition sine qua non pour garantir l’accès et la qualité des soins pour les patients. En effet, les effectifs et le niveau de formation des personnels chargés de la gestion et de la maintenance des parcs d’équipements médicaux restent insuffisants, malgré leur caractère essentiel. Les formations initiales dans le domaine biomédical sont encore trop peu nombreuses, et le niveau master (bac+5) qui permet de diplômer des ingénieurs biomédicaux est encore moins courant que les diplômes de techniciens de maintenance biomédicale (BAC+2/3), comme en témoigne une technicienne biomédicale gabonaise formée à Libreville, capitale du Gabon :

« Nous n’avons pas la possibilité de continuer à nous former après l’obtention du BTS. » En outre, dans la plupart des cas, les formations existantes ne permettent pas d’étudier les équipements, par manque de salles de travaux pratiques équipées au sein des instituts de formation. Une fois en poste, les professionnels sont priés d’apprendre « sur le tas » et beaucoup n’ont pas l’opportunité de suivre des formations continues. À cela s’ajoute le fait que les formations données par les fournisseurs d’équipements médicaux, par exemple lors de l’acquisition d’un nouvel appareil, visent principalement le personnel de santé utilisateur alors que « la formation du personnel technique reste superficielle », explique la technicienne biomédicale du Gabon. Un collègue béninois renchérit : « Quand ils viennent installer le matériel neuf, c’est compliqué de le démonter pour nous expliquer les choses en profondeur. »

 

 


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