Le Cahier TH

Logistique hospitalière

N°618 Mai - Juin 2024

Politiques de sécurité et de prévention – Regard sur les directives, actions et défis à relever

Dans le paysage complexe des établissements de santé, la sécurité et la prévention sont des piliers essentiels pour assurer le bien-être des patients et du personnel. Plusieurs directives et plans d’action du gouvernement ont eu un impact concret sur les pratiques dans les établissements de santé, à l’instar de l’instruction du 4 novembre 2016 et du plan d’action de septembre 2023 visant à lutter contre les violences envers les soignants. Ces évolutions vont de pair avec un élargissement du champ d’action des chargés de sécurité, en réponse aux nouvelles menaces.

Alexandre Baconnier Directeur de la sécurité, direction des opérations, groupement hospitalier de l’Institut Curie
Membre du conseil d’administration

Patrice Knuchel Responsable sécurité incendie et prévention, direction de la transformation architecturale, direction commune des CH Bretagne Atlantique
Vice-président en charge de la communication

François Renoul Ingénieur prévention sécurité, direction des ressources matérielles, hôpitaux Drôme Nord
Président

Association des chargés de sécurité en établissements de soins (ACSES)


14/06/24

L’instruction n° SG/HFDS/2016/340 du 4 novembre 2016 représente une étape fondamentale, établissant une politique de prévention et de sécurité robuste au sein des établissements de santé. En mettant l’accent sur la collaboration entre les autorités de tutelle et les directions d’établissement, cette directive propose des mesures spécifiques visant à renforcer la sécurité, tout en offrant des conditions de financement pour les projets d’amélioration et en facilitant les signalements en cas de radicalisation.

Parallèlement, le plan d’action annoncé le 29 septembre 2023 par la ministre déléguée à l’Organisation territoriale et aux Professions de santé, Agnès Firmin-Le Bodo, vise à lutter contre les violences envers les soignants. Composé de 44 mesures articulées autour de six axes principaux, ce plan ambitionne de s’attaquer aux causes des violences, de sensibiliser et de former les professionnels, d’améliorer la collecte des données et de fournir un soutien aux victimes. Cependant, malgré ces efforts louables, la mise en oeuvre de ces mesures rencontre des obstacles, laissant entrevoir des lacunes dans l’application des protocoles et dans l’harmonisation des plans de sécurisation des établissements (PSE).

Cette évolution des politiques de sécurité et de prévention s’accompagne d’une transformation du rôle des chargés de sécurité dans les établissements de soins. Autrefois centrés sur la sécurité incendie, ces professionnels ont dû élargir leur champ d’action pour répondre aux nouvelles menaces, notamment celles liées à la violence et au terrorisme. Malgré les défis persistants, tels que l’hétérogénéité des compétences et le manque de formation institutionnelle, des initiatives comme la collaboration entre l’Association des chargés de sécurité des établissements de soins (ACSES) et l’EHESP pour mettre en place une formation d’adaptation à l’emploi de chargé de sécurité-sûreté témoignent de la volonté d’adresser ces problèmes de front.

Dans cet article, nous examinerons de plus près l’impact de ces directives et de ces actions sur les pratiques de sécurité et de prévention dans les établissements de santé, ainsi que les défis à relever pour assurer un environnement sûr et sécurisé pour tous.


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