Le Cahier TH
ARCHITECTURE HOSPITALIÈRE
N°624 Mai - Juin 2025
Quelle place pour l’innovation numérique dans la construction hospitalière ?
La numérisation de l’hôpital ouvre des perspectives prometteuses. Mais comment la structurer pour concilier contraintes financières et organisationnelles et réponse aux besoins des parties prenantes ? Des ingénieurs hospitaliers s’allient avec les représentants des filières du bâtiment pour proposer un cadre de référence et partager leurs expertises.
11/06/25
Mutualiser l’infrastructure numérique permettant à l’hôpital de répondre de façon plus efficiente aux besoins de ses usagers, pour un investissement optimisé tout en améliorant la qualité de service : c’est l’objectif que s’est fixé le club d’ingénieurs hospitaliers RéuSITH (Réflexions, études, et usages du système d’information technique hospitalier) en commun avec la SBA (Smart Building Alliance), association qui représente plus de 350 entreprises de la filière du bâtiment et de la ville. Ce concept s’est concrétisé en 2022 par la publication d’un référentiel appelé R2S 4 Care 1, guide accessible gratuitement, qui propose une méthodologie structurante pour la mise en oeuvre opérationnelle d’un projet « Smart Hospital » (ENCADRÉ 1). Un partenariat a, par la suite, été mis en place entre la SBA et l’Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (Anap) en mai 2024 (ENCADRÉ 2). L’enjeu majeur étant d’intégrer la dimension numérique dès la conception des bâtiments hospitaliers. « Il est impératif de penser aux aspects numériques dès le départ. L’investissement sera largement compensé par les économies réalisées par la suite », insiste Eric Bardouillet.
C’est d’ailleurs pour défendre cette conviction forte que ce responsable technique et biomédical du CH de Marmande a créé le groupe de travail RéuSITH avec Frédéric Hamon, ingénieur hospitalier au CHU de Nantes, en 2019. L’objectif ? Proposer une architecture numérique intégrée adaptée aux métiers techniques de l’hôpital, en améliorant la gouvernance de la donnée technique non médicale (SITH : système d’information technique hospitalier). « L’idée était de rassembler nos expertises, nos expériences, pour gagner en efficience, en énergie, en temps. Grâce à l’intelligence collective, nous évoluons plus efficacement ensemble que seul chacun de son côté », partage Frédéric Hamon. Parcours patient, sécurité, économies d’énergie, de temps, interopérabilité…, les possibilités sont aussi nombreuses que diversifiées. À Nantes, Frédéric Hamon a participé, auprès de la direction du système numérique et de la direction de la maintenance et de l’exploitation technique, au développement et à la mise en place d’un hyperviseur pour le bâtiment, avec une brique fonctionnelle d’accessibilité universelle au service des patients, tandis qu’à Marmande, Eric Bardouillet explore le potentiel de la géolocalisation pour améliorer le parcours patient.
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