Le Cahier TH
N°614 Septembre - Octobre 2023
Réhospitalisations évitables du sujet âgé – Identifier les patients à risque
Les patients âgés, de par leur fragilité, sont particulièrement à risque de réhospitalisations précoces évitables. Ces dernières sont délétères au niveau individuel : augmentation de la dépendance et du déclin physique, fonctionnel ou psychosocial. Elles ont également un impact au niveau organisationnel, avec notamment un risque d’engorgement des services d’accueil des urgences et une augmentation des dépenses de santé. Des interventions cliniques multicomposantes peuvent être mises en place afin de réduire ces réhospitalisations. Cependant, la Haute Autorité de santé (HAS) a indiqué qu’il n’est « ni nécessaire ni efficace d’intervenir auprès de tous les patients ». Il faut donc cibler les patients les plus à risque, qui bénéficieront en priorité de ces interventions.
16/10/23
Les personnes âgées sont définies par la HAS comme des personnes de plus de 75 ans ou des personnes polypathologiques de plus de 65 ans1. À l’échelle de la France, les projections démographiques de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) prévoient qu’en 2050, 22,4 millions d’habitants seront âgés de plus de 60 ans, soit 85 % de plus qu’en 20002. Le vieillissement de la population est un phénomène mondial, en partie lié à l’amélioration des systèmes de santé et des contextes socio-économiques. Les personnes âgées sont des personnes fragiles chez lesquelles la présence concomitante de plusieurs pathologies est fréquente : environ 95 % des patients de 65 ans et plus seraient polypathologiques, c’est-à-dire atteints simultanément d’au moins deux maladies chroniques.
La fragilité et la polypathologie exposent les patients âgés à une polymédication, définie selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) par la prise régulière journalière d’au moins cinq médicaments3. Si sa prévalence est de 31 % au sein de la population française générale, elle est de 75 % chez les patients âgés de plus de 65 ans. Selon les études, le nombre moyen de médicaments, prescrits chez les personnes de plus de 65 ans, varie entre six et huit. Outre cette polymédication, on retrouve dans les prescriptions des patients âgés des médicaments dits « potentiellement inappropriés » (MPI). En effet, du fait de changements pharmacocinétiques et pharmacodynamiques liés au vieillissement, certains médicaments voient leur balance bénéfice/ risque devenir défavorable lorsqu’ils sont prescrits dans cette population. Les données de la littérature montrent qu’entre 10 % à 50 % des patients âgés ont au moins un MPI dans leur prescription.
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