Requestionner collectivement notre organisation et nos métiers

Quels sont, à l’heure actuelle, les projets qui intègrent de l’IA au niveau du GHU ?

J’identifie deux dimensions complémentaires dans l’IA : le côté « clinique », opérationnel, de terrain, et l’aspect développement et recherche, structuration de la donnée, du fondamental à la pratique. Aujourd’hui, nous travaillons sur trois types de projets. En premier lieu, il y a les solutions développées par des start-up, du type gestion de plannings ou réalisation de comptes-rendus automatisés, qui arrivent sur le marché. Il s’agit ici « de ne pas louper le train » pour intégrer ces outils dans notre philosophie managériale quotidienne pour faciliter la vie des soignants, et ainsi optimiser l’attractivité. Sur le plus long terme, des projets de recherche sur l’identification de nouveaux biomarqueurs ou l’analyse de l’expérience du soin par le patient sont en cours de validation afin d’améliorer la qualité de la prise en charge des patients. Notre force réside ici dans le volume et la qualité de nos données, puisque le GHU Paris représente la file active de personnes suivies pour troubles psychiques la plus importante d’Europe, avec 60 000 patients. Enfin, lorsque des besoins émergent ponctuellement, nous avons des développeurs internes qui travaillent à la génération de solutions qui n’existent pas encore sur le marché. À ce propos, il est important de rappeler que l’arrivée de ces technologies s’accompagne de la création de nouveaux métiers, avec des experts techniques de haut niveau, dont l’intégration dans l’écosystème doit être structurée et anticipée.