Usage unique versus réutilisable – Quels dispositifs médicaux choisir ?

L’usage unique a souvent été privilégié dans les établissements de santé lors des dernières décennies. Un principe de précaution appliqué suite à certains scandales sanitaires (clinique du sport, maladie de la vache folle) a mené à l’utilisation massive de DMUU au détriment des DMR (bien que la sécurité pour le patient ne soit absolument pas remise en cause lorsque le processus de stérilisation est maîtrisé). De plus, grâce aux marchés hospitaliers et aux coûts de production délocalisée faibles, les DMUU peuvent parfois être achetés à des prix dérisoires. Leur utilisation dans les services de soins est aussi un gain de temps certain puisqu’il est plus rapide de jeter le matériel après utilisation, plutôt que de le prédésinfecter et de l’envoyer en stérilisation.

Cependant, malgré leurs avantages, les DMUU sont de plus en plus souvent victimes de ruptures d’approvisionnement et peuvent être de moindre qualité, mettant parfois en difficulté les professionnels de santé dans leur mission à apporter le meilleur soin au patient. Il apparaît clairement que les deux circuits (usage unique et réutilisable) présentent des avantages et des inconvénients.

Au-delà de cela, le contexte actuel rend indispensable la prise en compte de considérations écologiques. Le rapport du Shift Project 2023 indique que le secteur de la santé est responsable de 8 % des émissions françaises en gaz à effet de serre (GES)¹. L’achat de dispositifs médicaux est responsable de 21 % de l’émission de ces GES émis par le secteur de la santé. Ainsi, le choix entre DMUU et DMR doit permettre, selon les trois piliers du développement durable, des soins économiquement efficients, socialement acceptables et écologiquement vertueux. Au CHU de Clermont-Ferrand, la labellisation Très Haute Qualité sanitaire, sociale et environnementale (THQSE)² de la maternité puis l’ouverture d’un nouveau service de stérilisation en mai 2022 ont été l’occasion de se pencher sur la question en ce qui concerne les DM de l’accouchement par voie basse (incluant la suture et l’épisiotomie), à travers une étude réalisée entre mai et septembre 2022.