Le Cahier TH

Transition écologique en santé

N°625 Juillet - Août 2025

Vers une radiologie plus verte – Réduire l’impact carbone de l’imagerie médicale

Anticipant une évolution réglementaire majeure, le CHU de Brest a engagé une refonte complète de ses pratiques d’injection scanner et requestionné les pratiques de manière globale. Grâce à une collaboration étroite entre le biomédical, la pharmacie, la radiologie et la logistique, l’établissement a réussi à conjuguer performance économique, amélioration du soin et réduction de son empreinte environnementale. Une démarche RSE concrète, mesurable et reproductible qui a fédéré les équipes autour d’un fil vert : décarboner la radiologie.

Cyril Martin Directeur adjoint Douraied Ben Salem PU-PH d’imagerie
Kévin Bellenger Ingénieur biomédical
CHU de Brest
La démarche de radiologie verte du CHU de Brest a reçu le prix Écoconception des soins de la transition écologique en santé, remis à SantExpo le mercredi 21 mai 2025.


21/07/25

Acte banal dans un hôpital, l’injection de produit de contraste, qu’il soit iodé pour le scanner ou gadoliné pour l’IRM, cache un impact écologique considérable. Jusqu’en 2023, la réglementation imposait une logique de kit à usage unique pour chaque patient : seringues, tubulures, y compris jusqu’au flacon de produit de contraste. Le tout était jeté après examen, y compris le reliquat non injecté qui ne pouvait réglementairement être réutilisé pour le patient suivant. Cette pratique franco-française, héritée en partie du scandale du sang contaminé, allait à l’encontre des pratiques européennes en la matière.

Pour donner une idée de l’ampleur du phénomène, pour le CHU de Brest, qui réalise près de 30 000 injections scanner par an, ce sont ainsi plus de 10 tonnes de déchets plastiques, et près de 800 litres d’iode qui étaient rejetés annuellement, une partie directement dans les réseaux d’eaux usées. À cela s’ajoutaient des volumes importants de stockage (126 m³/an), un budget de consommables et de produits de contraste avoisinant 430 000 €, et les déchets en verre non recyclable des flaconnages de contraste, qui représentent par an quelques tonnes de verre baryté. Pour être exhaustif, il faudrait également prendre en compte les erreurs de fourniture de kits consommables en officine de ville, ou les flaconnages parfois non pris en charge qui sont directement jetés, car refusés en retour par les officines même si non ouverts.


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