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Les soignants sont fréquemment confrontés à des demandes médicales de la part de leur entourage, pouvant aller du simple conseil à une prise en charge complète. Alors qu’il n’existe aucune disposition légale en France interdisant à des soignants de pratiquer des actes et soins destinés à leurs proches, ces demandes, qui interviennent généralement dès le début de leurs études, peuvent susciter de la gêne, de l’inquiétude, de la contrariété, et interrogent sur le positionnement du professionnel de santé par rapport à son patient, avec lequel il existe par définition un vécu et des sentiments préexistants. Dans cet ouvrage, l’auteure s’appuie sur son expérience clinique et de nombreux témoignages de soignants pour explorer les avantages et inconvénients de ces situations singulières et proposer des outils, dont la nécessité de savoir adresser son proche à un confrère dès que les limites personnelles sont franchies ou risquent de l’être, afin de trouver le bon équilibre entre exigences personnelles, bien-être psychologique, interrogations éthiques, et déontologiques, satisfaction et tolérance. Annick Taquet-Assoignons, psychologue clinicienne, enseignante en instituts de formations paramédicales (IFSI-IFAS).
Seli Arslan, juillet 2025, 160 pages, 22 €

Selon l’OMS, les pathologies psychiatriques affectent plus d’un milliard de personnes à travers le monde, et leur impact ne cesse de croître. Plus de 75 % des troubles débutent chez les 12-30 ans. De nombreux jeunes vivent une période psychologique difficile, avec des facteurs de risques tels que le stress, la consommation de drogue et la vulnérabilité individuelle. Développés dès les années 1990 dans les pays anglo-saxons, les programmes d’intervention précoce ont pour objectif de détecter les troubles dès leur apparition, afin de limiter leur progression vers des stades plus difficiles à traiter. Cet ouvrage pratique décrit cette démarche qui se développe aujourd’hui sur tout le territoire – repérage et orientation des jeunes concernés, étapes du parcours de soin, contenu des prises en charge et perspectives de l’intervention précoce – et qui pourrait devenir demain l’un des piliers de la prise en charge des jeunes en psychiatrie.
Aurélie Schandrin, psychiatre, cheffe du pôle de psychiatrie du CHU de Nîmes. Directrice de la villa Orygen, centre d’intervention précoce et de réhabilitation psychosociale de Nîmes.
Érès, août 2025, 96 pages, 12 €

Un livre qui porte un regard politique sur le handicap et déconstruit des idées préconçues, liées à une construction sociétale. Ainsi, les auteures font le lien entre les fondements de notre système capitaliste et l’affirmation répandue selon laquelle seule la validité pourrait apporter le bonheur. Le terme « validisme », traduction de l’anglais ableism, apparu dans les milieux militants au Royaume- Uni dans la deuxième partie des années 80, est défini comme désignant « la condition sociale spécifique des personnes handicapées vivant au sein de société majoritairement inadaptées à leurs besoins ». Le validisme se retrouve dans l’ensemble des composantes de la société : juridiques, législatives, médicales, culturelles, économiques. Alors qu’une personne sur deux sera concernée par une situation de handicap au cours de sa vie, qu’elle soit permanente ou temporaire, ce livre a pour ambition de proposer de nouvelles voies pour favoriser le vivre-ensemble. Avec une société respectueuse de tous les individus comme le défend le mouvement crip, né au début des années 2000 dans le monde anglo-saxon, qui s’attache à retourner le stigmate du handicap en fierté.
Chiara Kahn, journaliste, militante handie-féministe et créatrice du podcast Conpassion. Charlotte Puiseux, docteure en philosophie, auteure et militante antivalidisme.
Le Cavalier Bleu Éditions, août 2025, 144 pages, 18 €

La fatigue, sujet au coeur des conversations à la machine à café depuis toujours, n’est pas qu’un sujet à la mode. L’auteur explore ici ses dimensions physiologiques, psychiques et sociales, dans une approche qualifiée de « bio-psychosociale », afin de mettre en avant la continuité entre ces trois niveaux d’analyse. Des données épidémiologiques à la place prise par la fatigue dans les interactions sociales contemporaines, en passant par la fatigue au travail, le lien entre fatigue et sommeil ou encore le contexte historique et sociétal, cet ouvrage analyse ce que dit la fatigue de notre société. Une fatigue qui nous ramène à notre condition humaine, faillible, alors même qu’émergent fatigues démocratiques et sociales, avec en filigrane la double problématique de l’excès et du manque de sens, fatigue informationnelle d’un côté, décisionnelle de l’autre.
Philippe Zawieja, psychosociologue, chercheur associé à l’Observatoire sur la santé et le mieux-être au travail de l’université de Montréal (Canada), au Centre des études humanistes de l’université du Minho (Portugal), et l’unité de recherches en littératures, médecine et science de l’université de Florence (Italie). Il est consultant-manager et directeur de la recherche du cabinet Ekilibre (Paris).
Que sais-je ?, août 2025, 128 pages, 10 €