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Alors que l’espérance de vie à 60 ans est d’une vingtaine d’années dans les pays développés, le maintien des capacités fonctionnelles se pose de façon aiguë pour les seniors et, en particulier, les personnes âgées fragiles. Gériatre, Sandrine Sourdet présente dans cet ouvrage les notions de fragilité et de capacité intrinsèque ainsi que le programme ICOPE, élaboré par l’Organisation mondiale de la santé. Elle met en situation les outils de repérage et d’évaluation de la fragilité et explique comment construire un plan personnalisé. Un chapitre développe les interventions recommandées pour prévenir la dépendance : activité physique, nutrition, interventions multimodales et pistes pharmacologiques. La préface de ce manuel est signée par le Pr Bruno Vellas, responsable du gérontopôle toulousain, centre collaborateur de l’OMS sur la fragilité, la recherche clinique, la géroscience et la formation gériatrique.
Sandrine Sourdet est médecin spécialisée en santé publique et gériatre. Elle assure, au sein du gérontopôle du CHU de Toulouse, la responsabilité médicale de l’hôpital de jour d’évaluation des fragilités et de prévention de la dépendance.
Éditions Le Coudrier, juin 2023, 96 pages, 12 €

L’idée de ce livre est née alors que le centre hospitalier universitaire vaudois fêtait, en 2022, les dix ans de son Espace de médiation entre patients, proches et professionnels (EMP). Des témoignages recueillis – plus de cinq mille – ressortit une tendance inattendue : de nombreux professionnels, en souffrance dans leurs relations avec les patients, investissaient l’EMP. Comment l’interpréter ? « Cette nouvelle fonction inenvisageable à l’ouverture du dispositif nous a paru être révélatrice tout à la fois de l’évolution des relations intrahospitalières de l’institution elle-même et plus largement du système dans lequel elle s’inscrit ,» observe Béatrice Schaad dans le prologue à l’ouvrage. Pour éclairer les multiples approches possibles, ce dernier ouvre ses pages à des compétences pluridisciplinaires : anthropologue psychiatre, patient expert, urgentiste, philosophe… Un chapitre interroge le potentiel d’apprentissage que recèlent, pour un établissement, les doléances qu’il recueille, un autre observe le processus de médiation et ses prolongements. Un entretien avec Barbara Cassin compose la postface. « L’hôpital est à la fois ce qui permet de prendre soin et dont il faut prendre soin », observe la philologue, philosophe et helléniste, membre de l’Académie française. « Il faut redonner des moyens à l’hôpital, pour payer les gens correctement, pour faire en sorte qu’il y ait assez de médecins, que ce soit attractif, que ça soit vivable. Et qu’il n’y ait pas une différence énorme, par exemple, entre le privé et le public », estime-t-elle.
Béatrice Schaad est chargée de recherche et de l’enseignement relatifs aux relations entre patients, proches et professionnels au CHUV, professeure à l’Institut des humanités en médecine (CHUV et université de Lausanne, Suisse).
Revue médicale suisse, mars 2023, 210 pages, 25 francs suisses – www.revmed.ch

La personne protégée prend seule les décisions relatives à sa personne, en principe, depuis 2007. Si la décision libre ou assistée a succédé, en droit, à la décision substituée, qu’en est-il de l’application des textes publiés depuis ces seize années écoulées ? Comment favoriser l’autonomie du majeur protégé et soutenir l’exercice de sa capacité juridique ? Laurent Gatti se penche notamment sur l’ordonnance du 11 mars 2020 relative au régime des décisions prises en matière de santé à l’égard des personnes majeures faisant l’objet d’une mesure de protection juridique.
Laurence Gatti est maître de conférences à la faculté de droit et des sciences sociales, université de Poitiers, et membre de l’équipe de recherche en droit privé (ERDP).
LEH Éditions, 2022, 264 pages, 39 €

Méthodes et approches de la santé publique environnementale structurent cet ouvrage qui fait référence dans le paysage scientifique francophone. Le collectif d’experts s’appuie sur les données les plus récentes. Il présente la démarche « Une seule santé » ou encore le concept d’exposome, c’est-à-dire le cumul d’expositions à des facteurs environnementaux que subit un organisme, de sa conception à sa fin de vie en passant par le développement in utero. Défis écologiques et inégalités socio-environnementales sont minutieusement examinés, ainsi que les impacts sanitaires des changements climatiques, à l’échelle mondiale, en Europe, en Afrique et en Amérique du Nord. Isabelle Goupil-Sormany et Maximilien Debia sont respectivement médecin-conseil (Institut national de santé publique du Québec) et professeur titulaire au département de santé environnementale et santé au travail (université de Montréal). Philippe Glorennec coordonne le master Santé publique à l’EHESP. Jean-Paul Gonzalez est professeur à l’Institut de recherche pour le développement, Nolwenn Noisel professeure adjointe à l’École de santé publique de l’université de Montréal.
Presses de l’EHESP, juin 2023, 1 060 pages, 60 €