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 Ce recueil de textes retrace la pensée du « prendre soin », érigé par l’auteur Walter Hesbeen en véritable concept fondateur des pratiques soignantes, dans l’objectif de nourrir la réflexion des étudiants, des professionnels et des formateurs. Après une « lettre-portrait » de l’auteur, rédigée par Marc Fontaine, responsable pédagogique Elsevier Masson et peintre, l’ouvrage débute par un chapitre autobiographique retraçant le cheminement de l’auteur et la genèse de ses réflexions autour du « prendre soin ». Au fil des pages, trois perspectives se dessinent ensuite : soignante, éthique et pédagogique. Avec en commun « la qualité du soin, et la possibilité d’une adaptation affinée à la personnalité de chaque personne accompagnée ou soignée ».

Walter Hesbeen, infirmier et docteur de santé publique, responsable pédagogique du Groupe francophone d’études et de formations en éthique de la relation de service et de soin (GEFERS).

Seli Arslan, octobre 2024, 190 pages, 23,50€

Les concepts de « valeur » et de « vie » sont au cœur de cet ouvrage qui interroge les apports mutuels de l’éthique et de l’économie de la santé dans la réflexion sur ce qu’est un bon soin, un bon système de santé ou une société juste. La première partie aborde la problématique de la valorisation de la santé. Vient ensuite la question des priorisations des thérapeutiques à l’échelle nationale comme à celle des établissements de soin. Enfin, le chapitre portant sur la prise en compte des activités de care, fournies par des professionnels de santé ou par les aidants familiaux, est l’occasion d’une réflexion plus globale sur la valeur sociétale de la longévité. Paul-Loup Weil-Dubuc est responsable de la recherche à l’espace de réflexion éthique Île-de-France et chercheur en philosophie politique et éthique (Inserm/Paris-Saclay). Clémence Thébaut est maître de conférences en économie à l’université de Limoges, chercheure associée au sein du LEDA-Legos (Paris-Dauphine- PSL).

Fabrice Gzil est professeur associé de philosophie et d’éthique à l’université Paris-Saclay et codirecteur de l’espace de réflexion éthique Île-de-France.

Érès, juillet 2024, 160 pages, 18,50 €

Dans cet essai entre science et littérature, l’auteur s’interroge sur cette intelligence artificielle « bridée par son absence de corps », qui se développe aux côtés d’humains « qui semblent se dessaisir de leur intelligence pour se saisir de l’IA ». Faut-il une hybridation totale entre l’un et l’autre, comme certains tel Elon Musk en font le pari ? Faut-il doter l’IA d’émotions ? Au-delà de ces questions, le psychiatre revient sur une problématique primordiale à ses yeux : que faire de l’Homo sapiens ? Pour s’armer face à l’arrivée de ces perspectives technologiques, l’auteur rappelle l’importance de nos fondamentaux, nos « fondations », que sont l’apprentissage de l’écriture et de la lecture, qui, selon lui, « constituent notre plus grand espoir de limiter la casse dans les diverses hybridations technologiques vers lesquelles nous avançons inexorablement ». Préparer nos enfants suppose ainsi de les protéger des écrans tout en les ouvrant à la richesse de notre culture, en particulier l’univers de la lecture.

Raphaël Gaillard, normalien et psychiatre, est responsable du pôle hospitalo-universitaire de l’hôpital Sainte-Anne (université Paris Cité – GHU Psychiatrie & Neurosciences).

Grasset, mai 2024. 352 pages, 22€

Dix questions pour comprendre la politique du médicament. L’arrivée d’innovations médicamenteuses a ouvert le débat sur la problématique de la soutenabilité financière de l’accès aux soins. La crise de la Covid-19 a révélé les questions de sécurité d’approvisionnement et de souveraineté industrielle de l’Union européenne et de la France dans le domaine du médicament. Dans cet ouvrage, l’auteur propose une analyse de ces thématiques et de leur impact sur l’organisation et l’accessibilité des soins. Il rappelle que l’accès durable aux médicaments comporte une dimension budgétaire, mais aussi écologique et environnementale. En conclusion, l’ancien président du Comité économique des produits de santé (CESP) s’interroge : quels médicaments voulons-nous avoir, et dans quel système de santé ?

Maurice-Pierre Planel est professeur associé à l’institut d’études politiques de Fontainebleau. Il a été président du CESP entre 2015 et 2019.

Hygée Éditions, juin 2024, 128 pages, 13 €