Le Cahier TH

Reposant sur une réflexion transverse initiée il y a plus de dix ans, la définition de l’ambition des Hospices civils de Lyon (HCL) en matière de responsabilité sociale et environnementale (RSE) a franchi une étape structurelle majeure fin 2023, avec la validation de leur cadre d’engagement stratégique en la matière, la signature de leur contribution à la démarche « Lyon 2030, ville climatiquement neutre » 2, et leur participation à la Convention des entreprises pour le climat (CEC) avec d’autres acteurs du territoire 3.

Alors qu’il est commun de les croiser dans les entrepôts ou dans les compagnies logistiques, où ils ont largement fait leurs preuves, les robots mobiles autonomes commencent à s’implanter dans le monde hospitalier. En France, leur utilisation progresse, bien que cela reste encore limité par rapport à d’autres pays comme les États-Unis. De plus en plus d’établissements s’inscrivent dans cette volonté d’automatiser des tâches pénibles et à faible valeur ajoutée afin de libérer du temps pour le personnel soignant. Une révolution logistique qui est en train de faire ses preuves, mais qui soulève également de nombreuses questions.

Dans le paysage complexe des établissements de santé, la sécurité et la prévention sont des piliers essentiels pour assurer le bien-être des patients et du personnel. Plusieurs directives et plans d’action du gouvernement ont eu un impact concret sur les pratiques dans les établissements de santé, à l’instar de l’instruction du 4 novembre 2016 et du plan d’action de septembre 2023 visant à lutter contre les violences envers les soignants. Ces évolutions vont de pair avec un élargissement du champ d’action des chargés de sécurité, en réponse aux nouvelles menaces.

Souvent écartée des réflexions stratégiques des établissements, la logistique a été remise en lumière à la faveur de la récente pandémie, qui a agi comme un révélateur de son rôle déterminant dans le bon fonctionnement des établissements. S’ils sont nombreux à avoir commencé à adapter leurs pratiques, il est aujourd’hui temps d’adopter une approche plus structurée : le management de la supply chain.

Logistique et responsabilité sociétale ? Quelle curieuse combinaison peut-on penser ? Et pourtant… Le lien n’est pas simplement important, il est nécessaire. Que ce soit concernant la logistique, au sens de la chaîne d’approvisionnement, ou les fonctions supports, parfois qualifiées de « logistique hospitalière », comme le bionettoyage ou la blanchisserie par exemple. Mais nécessité ne veut pas dire simplicité. Le chemin est parsemé de difficultés car il s’agit d’une transformation à réussir.

Traditionnellement, la médecine repose sur l’écoute de la plainte du patient, à partir de laquelle un examen clinique permet de poser un diagnostic, qui induit un traitement adapté, conformément à l’obligation de moyens. Cette approche pragmatique infère que, puisque le traitement est le meilleur disponible, l’état du patient ne peut que s’améliorer. Il en résulte une situation paradoxale où professionnels de santé et patients sont tous convaincus que le rôle du système de soins est d’améliorer l’état de santé de la population, mais où personne n’a jugé utile de vérifier que c’est bien le cas. La théorie Value Based Health Care (VBHC), conceptualisée par Michaël Porter et Elisabeth Teisberg 1, permet entre autres de formaliser une approche de la mesure du résultat.

Depuis 2019, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et les Hospices civils de Lyon (HCL) ont déployé des expériences Value Based Health Care (VBHC) selon des modalités différentes, adaptées au contexte de ces établissements.

En alignant les incitations sur la qualité des soins plutôt que sur la quantité, le concept Value Based Health Care (VBHC) favorise une prise en charge plus holistique et personnalisée, contribuant ainsi à une amélioration significative de la qualité de vie des patientes atteintes de cancer du sein. Cet article explore les enseignements tirés du programme pilote VBHC mis en oeuvre par le service de chirurgie cancérologique gynécologique et du sein de l’hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP).

En 2020, l’International Consortium for Health Outcomes Measurement (ICHOM) a publié des recommandations sur la mise en oeuvre des Patient Reported Outcome Measurement (PROM) – mesures des résultats rapportés par les patients – dans le suivi des patients diabétiques 1. L’étude PREMsenDIAB vise à établir l’acceptabilité des questionnaires de type PROM par les patients, la faisabilité technique et pratique de leur recueil, le calcul et l’interprétation des scores.

Le GHU Paris Psychiatrie & Neurosciences, premier acteur hospitalier parisien des maladies mentales et du système nerveux, promeut le développement de services de santé orientés vers la personne et des soins fondés sur la valeur (VBHC) comme vecteurs d’optimisation des pratiques cliniques et d’amélioration de la qualité des soins. En 2021, le GHU Paris a mené une étude exploratoire sur l’intérêt des PROM comme indicateurs pertinents de la qualité des soins hospitaliers. Il s’est agi notamment d’explorer la relation entre l’évolution des résultats cliniques perçus par les patients (PROM spécifiques à une pathologie) et leur bien-être subjectif (PROM génériques), ainsi que l’articulation entre les résultats des soins et l’expérience des soins.

Le rapport de la mission régulation des produits de santé pour un « New Deal » garantissant un accès égal et durable des patients à tous les produits de santé 1 propose de nouvelles voies de régulation de ces derniers, parmi lesquelles le Value-Based Health Care, ou VBHC, (la santé par la valeur) et son corollaire en achat, le Value-Based Procurement, ou VBP (l’achat par la valeur).