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N°625 Juillet - Août 2025
La tête haute, pour toutes et tous
Aujourd’hui, plus de huit personnes sur dix estiment que les troubles psychiques restent un sujet tabou. Près de quatre sur dix déclarent même avoir peur des personnes concernées. Ces chiffres, issus de notre baromètre de l’accès aux soins, disent l’ampleur du chemin qu’il reste à parcourir pour faire évoluer les mentalités. Car cette stigmatisation n’est pas seulement injuste : elle est dangereuse. Elle freine l’accès aux soins, isole davantage encore les personnes en souffrance, retarde les diagnostics et les prises en charge. Et pourtant, nous sommes toutes et tous concernés par la psychiatrie – directement ou indirectement – comme patients, proches, aidants ou soignants. Les troubles psychiques touchent près d’un cinquième de la population française, selon l’OMS. Cette réalité, déjà massive, s’est amplifiée depuis la crise sanitaire. Et chez les jeunes, le constat est encore plus préoccupant.
C’est pour soutenir celles et ceux qui, chaque jour, accompagnent, soignent, écoutent et soutiennent que la FHF fait de la psychiatrie un combat prioritaire. Après les propositions fortes de notre comité FHF psychiatrie, publiées en janvier, pour « répondre à l’urgence et bâtir l’avenir de la psychiatrie », nous avons lancé début juillet un programme de sensibilisation inédit intitulé « La tête haute », en partenariat avec la Casden Banque Populaire. Pensée autour de l’univers visuel engagé de la photographe Charlotte Abramow, cette campagne révèle, sans artifice, la réalité des troubles psychiatriques, avec un objectif clair : changer le regard, briser les clichés et reconnaître pleinement la place des personnes concernées dans notre société. Ce programme vivra toute l’année 2025, et au-delà. Changer les regards ne se décrète pas : cela demande du temps, du courage et de la constance.
Cet engagement en psychiatrie s’inscrit dans une mobilisation plus large : celle de défendre une santé publique éthique, responsable et profondément humaine. C’est aussi l’enjeu de nos prochaines universités d’été, consacrées à l’intelligence artificielle en santé. Car les idées reçues ne s’arrêtent pas à la psychiatrie. Devant les promesses séduisantes du tout numérique et la montée en puissance des algorithmes, la vigilance reste de mise. Les hôpitaux publics doivent rester les garants de la pertinence clinique, de la souveraineté des données et de la relation de soin. Pour que les avancées technologiques servent toujours une santé au service de toutes et tous.
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N°625 Juillet - Août 2025ÉVÉNEMENT FHF
Santé au travail
Le 23 juin à Paris s’est tenue la journée Santé au travail, organisée par la Fédération hospitalière de France (FHF), en collaboration avec l’Association nationale de médecine du travail et d’ergonomie du personnel des hôpitaux (ANTEMPH). Le fil rouge de cette édition ? « Un engagement collectif pour l’avenir de la santé des femmes et de tous les professionnels ». Après une ouverture par Zaynab Riet, déléguée générale de la FHF, et Alice Alvarez, présidente de l’ANTEMPH, la parole a été donnée au Dr Marie-France Olieric, présidente de l’association Donner des Elles à la santé.
Cette dernière a rappelé que près de 4 femmes sur 5 estiment avoir été discriminées au cours de leur carrière en raison de leur sexe (Baromètre 2025 Ipsos/Donner des Elles à la santé), avant d’évoquer des pistes pour un avenir meilleur, notamment via une meilleure prise en compte des étapes de la vie. Le Dr Olieric a conclu sur le constat suivant : « Nous ne pouvons pas faire comme si la population de l’hôpital n’était pas majoritairement féminine. C’est une chance, plus qu’une contrainte. Nous devons être celui que l’on aimerait que les autres soient pour nous. » La journée s’est poursuivie avec deux tables rondes, la première portant sur l’usure professionnelle, la seconde sur les violences sexistes et sexuelles à l’hôpital.
Enfin, après la présentation de deux initiatives venues du terrain (prévenir la désinsertion professionnelle – GHT Sud Alsace ; des exosquelettes pour le personnel hospitalier – CHI des Vallées de l’Ariège), trois ateliers sont venus clôturer cette journée riche en échanges et partages entre les acteurs de la santé au travail.
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N°625 Juillet - Août 2025PROJET PROCURE
Une étude européenne pour anticiper les prochaines pandémies
Le projet européen ProCure a pour objectif de réaliser une évaluation des pratiques de passation de marchés publics au sein des États membres de l’UE. Les 24 partenaires du consortium issus de dix États membres (incluant la France) conduisent une « étude observationnelle sur l’environnement européen des soins de santé et des marchés publics ». Ce projet, lancé en décembre 2023 et financé par la Commission européenne, a été mis en place en réaction à la pandémie de Covid-19 en vue de mieux préparer les acheteurs du secteur hospitalier aux crises sanitaires au sein de l’UE.
En sa qualité de centrale d’achat public nationale et organisation experte en matière de marchés publics du secteur de la santé, le Resah était responsable de la conception, de la conduite, de la coordination et de la consolidation de l’étude. Cette dernière a permis d’élaborer : une cartographie des acteurs-clés des systèmes nationaux de santé publique ; une description de l’organisation des marchés publics dans le secteur de la santé de chacun des pays ; l’identification des principales pratiques d’achats publics du secteur de la santé dans chacun de ces pays.
L’étude complète et les conclusions ont été publiées (en anglais) le 26 juin 2025 et sont disponibles gratuitement en ligne : https://www.projectprocure.eu/observational-study. Les résultats et la fiche pays France seront prochainement publiés en français.
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N°625 Juillet - Août 2025COUR DES COMPTES
Diabète : agir sur les modes de vie et les déterminants de santé
Dans un rapport rendu public le 8 juillet, la Cour des comptes examine les modalités de prévention et de prise en charge précoce du diabète, dans un contexte de forte croissance de la prévalence de cette pathologie (en particulier du diabète de type 2, en lien avec l’augmentation de l’obésité et le vieillissement de la population), et du niveau des dépenses de santé qui lui sont imputables.
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N°625 Juillet - Août 2025GRANDES CAUSES DE DÉCÈS EN FRANCE
Une mortalité historiquement basse en 2023
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), le Centre d’épidémiologie des causes médicales de décès de l’Inserm (CépiDc-Inserm) et Santé Publique France publient le 8 juillet leur analyse des causes médicales de décès des personnes résidentes et décédées en France en 2023. Parmi la population qui réside en France, 637 082 personnes sont décédées en 2023 sur le territoire, soit 36 000 décès de moins qu’en 2022. Plus de 60 % de la baisse de la mortalité en 2023 s’explique par celle de la mortalité due à la Covid-19.
Même si la mortalité par tumeur continue de baisser (à l’exception de celle du pancréas en hausse tendancielle et celles du poumon, des bronches et de la trachée chez les femmes), les cancers restent la première cause de décès, représentant plus d’un quart d’entre eux. Les maladies cardio-neurovasculaires ont, quant à elles, causé plus d’un cinquième des décès (21,4 %) et représentent la deuxième cause de mortalité, malgré un léger recul par rapport à l’année précédente. La mortalité est par ailleurs plus importante dans les territoires ruraux hors d’influence des villes, et plus faible au sein des pôles des grandes agglomérations, notamment pour les maladies cardio-neurovasculaires et les causes externes.
Deux études complémentaires présentant ces résultats sont publiées conjointement dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH, 2025/13, 218-43, Santé publique France) et dans Études et Résultats (n° 1342, Drees).
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N°625 Juillet - Août 2025INSTITUT NATIONAL DU CANCER
20 ans d’avancées contre le cancer
À l’occasion de ses 20 ans, l’Institut national du cancer (InCa) retrace les actions menées par l’institut depuis sa création en 2005, aux côtés de l’ensemble des acteurs de lutte contre les cancers. Il revient notamment sur la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 et indique que le Conseil scientifique international de l’InCa rendra un avis évaluatif intermédiaire au gouvernement dans les prochains mois pour orienter l’élaboration d’une nouvelle feuille de route 2026- 2030. En parallèle, l’InCa propose une édition spéciale de la brochure annuelle « Panorama des cancers en France » qui décrit l’évolution des cancers les plus fréquents depuis 20 ans.
Ainsi, l’incidence des cancers est passée de 314 719 nouveaux cas par an en 2003 à 433 136 cas par an en 2023, principalement du fait de l’évolution démographique. La survie des personnes atteintes de cancer s’est améliorée pour la majorité des localisations. Du côté des principaux facteurs de risque, la prévalence du tabagisme quotidien chez les 18-75 ans a diminué de façon significative, chez les femmes comme chez les hommes, entre 2005 et 2023.
La consommation quotidienne d’alcool est elle aussi en constante diminution depuis 2005. Depuis 2004, trois programmes de dépistage organisé ont été mis en place : pour les cancers du sein, colorectaux et du col de l’utérus. En 2025, un quatrième programme sera lancé, pour les cancers du poumon. De façon constante depuis 10 ans, l’activité de cancérologie est assurée pour plus d’une hospitalisation sur deux par les établissements publics (CH et CHU). Enfin, au cours de la période 2007- 2023, le budget dédié à la recherche a doublé, avec plus de la moitié des projets financés ayant pour objectif la compréhension biologique des cancers et de leur traitement.
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N°625 Juillet - Août 2025SÉNAT
Plan européen pour vaincre le cancer : quel bilan à mi-parcours ?
Le cancer est la deuxième cause de mortalité en Europe. Après quatre ans de mise en oeuvre du plan européen pour vaincre le cancer 2021-2027 de la Commission européenne, le Sénat dresse un premier bilan de ce plan et de son état d’avancement. À mi-parcours, les principales initiatives ont été lancées, couvrant l’ensemble des axes de la lutte contre le cancer – prévention, dépistage, diagnostic et soin – ainsi que la qualité de vie des malades et des survivants.
Les rapporteurs regrettent cependant l’absence d’initiative dans le domaine de la prévention concernant le tabac, l’alcool et l’alimentation. Ils formulent plusieurs recommandations pour renforcer l’impact du plan Cancer et assurer la pérennité des structures et réseaux développés dans ce cadre.
Sénat, rapport d’information n° 672 (2024-2025), déposé le 28 mai 2025.
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N°625 Juillet - Août 2025ACADÉMIE NATIONALE DE MÉDECINE
Recul de la natalité, un ensemble complexe de facteur
«La natalité n’est pas qu’une affaire de chiffres : elle reflète l’état de santé global d’une société, son optimisme, sa capacité à se projeter dans l’avenir », indique l’Académie nationale de médecine dans un rapport publié le 30 juin 2025. À travers l’analyse des nombreuses causes de ce phénomène, les auteurs dressent un état des lieux et avancent des pistes concrètes pour inverser la tendance.
Afin de lever les freins structurels identifiés, ils proposent ainsi de créer une prestation universelle par enfant, dès le premier enfant, de développer un droit effectif à la garde d’enfants, de réformer le congé parental, de faire de l’infertilité une priorité de santé publique, de réduire la mortalité néonatale, de prendre en compte les préoccupations écologiques et sociales, et enfin de créer un observatoire national.
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N°624 Mai - Juin 2025ARCHITECTURE HOSPITALIÈRE
Quatre paradigmes pour le premier campus hospitalo-universitaire d’Europe
Le campus hospitalo-universitaire Saint-Ouen Grand Paris Nord est le projet le plus important que l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris a entrepris depuis 2016, avec l’ambition de constituer le premier campus hospitalo-universitaire d’Europe, carrefour d’échanges accueillant les meilleurs spécialistes mondiaux.
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N°624 Mai - Juin 2025ARCHITECTURE HOSPITALIÈRE
Quelle place pour l’innovation numérique dans la construction hospitalière ?
La numérisation de l’hôpital ouvre des perspectives prometteuses. Mais comment la structurer pour concilier contraintes financières et organisationnelles et réponse aux besoins des parties prenantes ? Des ingénieurs hospitaliers s’allient avec les représentants des filières du bâtiment pour proposer un cadre de référence et partager leurs expertises.
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N°624 Mai - Juin 2025ARCHITECTURE HOSPITALIÈRE
CHU de Brest – Le « quartier des aînés », au service de la transformation domiciliaire
Dans le cadre d’une démarche territoriale à l’échelle du CHU et des établissements en direction commune, le projet de reconstruction des Ehpad/USLD hospitaliers brestois incarne une transformation domiciliaire majeure. Elle repose sur une vision ambitieuse : transformer l’Ehpad hospitalier en un lieu de vie « comme à la maison » tout en créant un centre de ressources, d’expertise et d’innovation.
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N°624 Mai - Juin 2025
De la loi Leonetti à aujourd’hui – Vingt ans d’évolutions sociétales
En 2005, la loi Leonetti crée un premier cadre législatif sur la fin de vie en France. Vingt ans après, le débat est toujours au coeur de l’actualité. Retour sur les avancées sociétales et législatives autour de ces questions complexes et en constante évolution.
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N°624 Mai - Juin 2025
L’imagerie médicale, d’hier à demain
Depuis peu chef du service d’imagerie médicale de l’Institut Curie Saint-Cloud, ancien chef du service de radiologie de l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP), spécialiste reconnu de l’imagerie par résonance magnétique (IRM), radiologue depuis plus de 30 ans et auteur de nombreux guides d’interprétation, le Pr Lionel Arrivé revient, à l’occasion de son changement d’établissement, sur l’évolution de la radiologie depuis le début de sa carrière et les perspectives d’évolution du secteur.
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N°624 Mai - Juin 2025
Le dispositif PASS Vinatier – Un partenariat ville-hôpital pour améliorer l’accès aux traitements médicamenteux dans les permanences d’accès aux soins
Structures ancrées aux hôpitaux, les permanences d’accès aux soins de santé (PASS) permettent l’accès à des soins ambulatoires aux personnes en situation de précarité et sans droits sociaux. À l’hôpital psychiatrique Le Vinatier, à Lyon, l’activité de dispensation pour les patients de la PASS d’orientation psychiatrique et générale a triplé en cinq ans. Afin de faire face à la demande, la pharmacie à usage intérieur (PUI) de l’hôpital a mis en place un dispositif impliquant les officines de ville dans un partenariat ville/hôpital innovant pour la santé publique et l’organisation des soins.
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N°624 Mai - Juin 2025
Modèles internationaux – Une vision stratégique partagée
Avec un chemin propre à chacun, tenant compte de ses spécificités nationales, l’analyse inédite de 18 systèmes de santé internationaux montre l’existence une vision stratégique commune, remarquablement similaire à travers les continents et les cultures. Une convergence vers un système de santé intégré et populationnel, visant un triple objectif : une meilleure santé de la population, une meilleure prise en charge et une meilleure utilisation des ressources.
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